Le nickel a battu un nouveau record lundi, à Londres.

Les analystes y voient l'effet de fondamentaux identiques depuis deux moins : une remontée des stocks à un niveau insuffisant pour pouvoir permettre de calmer la nervosité des investisseurs.

Le cuivre et l'étain progressaient également , soutenus par la hausse des importations chinoises et les inquiétudes du marché quant à la production.

Le nickel a battu un nouveau record lundi, à 43.650 dollars. Sur le London Metal Exchange (LME), premier marché de métaux à terme, le métal s'est ainsi hissé au plus haut depuis le début de sa cotation en 1979.

Les stocks sur le LME renfermaient 3.948 tonnes lundi, soit 78 tonnes de plus que vendredi, ce qui représente moins d'un jour de consommation mondiale. La proportion des "cancelled warrants", le volume des stocks déjà acquis par des clients, progressait à 1.284 tonnes, ne laissant plus que 2.664 tonnes de métal disponibles sur le marché.

Les stocks de nickel sur le LME ont fondu de plus de 90% depuis un an, et le prix du métal a quasiment triplé.

Certains analystes s'alarment d'ores et déjà du fait que compte-tenu de la tension actuelle autour de l'approvisionnement, le moindre problème au niveau de la production serait catastrophique. Les courtiers s'attendent désormais à ce que le prix du métal atteigne les 50.000 dollars d'ici les prochains mois.

Le prix d'une tonne de cuivre progressait également sur le LME, franchissant à nouveau la barre des 6.200 dollars jusqu'à 6.216 dollars en fin de matinée, soutenu par de bons indicateurs en provenance de la Chine et un nouveau recul des stocks.

Les chiffres des importations chinoises lundi ont révélé une augmentation des importations de cuivre en février, pour le troisième mois consécutif, ce qui prouve au marché que la Chine se remet à acheter. L'appétit chinois dope les prix du métal rouge depuis trois ans, mais avait un peu faibli fin 2006, Pékin préférant puiser dans ses propres stocks. En parallèle, les stocks du métal sur le LME ont chuté à leur plus bas niveau depuis le 24 janvier, à 201.025 tonnes, reflétant ainsi la part des achats chinois.

L'étain se rapprochait quant à lui de son plus haut de 13.975 dollars atteint à son retour sur le LME il y 18 ans, et valait 13.790 dollars la tonne.

Le marché réagit aux annonces successives de la suspension de ses livraisons et de la fermeture de ses haut-fourneaux par l'entreprise PT Koba Tin, deuxième producteur indonésien. La décision des autorités indonésiennes de mettre de l’ordre dans la production d’étain et de fermer les mines illégales, qui représentent un danger environnemental tout en ne payant pas de royalties, a tendu le marché et dopé les cours.

Les cours de l'étain ont progressé de plus de 43% en cinq mois, dopés également par l'amoindrissement des stocks disponibles à Londres. Depuis son plus bas de l’année, le 8 janvier, le cours settlement de la tonne d’étain s’est apprécié de plus de 18 %. Depuis début 2006, la progression des cours du métal gris s’établit à 87 %.

Selon les analystes, les investisseurs sont attirés par le marché de l’étain en raison de la solidité de ses fondamentaux, s'attendant à un maintien du marché en déficit sur le court terme. Des tensions sur le marché qui, selon les analystes de Deutsche Bank, devraient soutenir la moyenne des cours en 2007 au-dessus des 10 000 dollars.

Sources : AFP, Usine Nouvelle