Les 9,5 millions d'utilisateurs de téléphone portable (GSM) en Belgique pourront d'ici peu payer leur taxi, une visite médicale ou une pizza en envoyant un SMS sécurisé au commerçant, ont annoncé mardi les développeurs de ce service de la société belge Bankys, présenté comme une "première mondiale".

Le marché du paiement sur mobile, évalué par Strategy Analytics a été évalué à 36 Md US$ pour 2011. Outre les transactions entre particuliers, ce dernier englobe le paiement par mobile en B2B, qui est devenu au Japon un élément incontournable du commerce électronique.

Actuellement en période d'essai, le service de paiement de GSM à GSM sera opérationnel en Belgique à partir du 15 mai. Il bénéficie de la norme de sécurité "m-banksafe", installée sur les cartes SIM des GSM.
"Dans certains pays, il est déjà possible de payer son soda ou son parking par SMS, mais il s'agit de solutions moins sécurisées pour l'utilisateur et qui offrent moins de garanties de paiement pour le commerçant", explique Vincent Roland, l'administrateur délégué de la société belge Bankys, selon qui "aucun autre pays n'a développé de système équivalent".
Ainsi, en janvier 2004, la ville d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a lancé un service de paiement du stationnement automobile depuis un téléphone mobile. Ce service baptisé "Issy Mobile" est disponible aux abonnés SFR, Orange et Bouygues Télécom.

Pour pouvoir utiliser cette nouvelle solution innovante, il faudra disposer d'un compte courant dans une banque belge et être détenteur d'un téléphone portable fonctionnant sur l'un des trois réseaux belges de téléphonie mobile, Proximus, Mobistar (filiale belge de France Telecom) ou Base.
L'activation, gratuite et faite une fois pour toute, dure une dizaine de minutes.
Ensuite, le paiement se fait en environ une minute: le commerçant introduit une demande sur son GSM, le client reçoit un SMS et confirme sa volonté de payer grâce à un code secret. Enfin, le client et le commerçant reçoivent chacun un message de confirmation de la transaction.

Le paiement ne peut avoir lieu que si le compte est approvisionné et n'a d'autre limite que celle de la carte bancaire qui lui est associée, en général 2.500 euros en Belgique.
Il n'y a pas de frais d'abonnement ou de connexion, mais chaque opération est facturée 25 centimes d'euros (TVA comprise) pour le client et 49 centimes (hors TVA) pour le commerçant. Ces revenus seront répartis entre Banksys, les opérateurs et les banques belges.
Vu le coût par transaction, le paiement par GSM proposé par Banksys est n'est envisagé que pour des paiements supérieurs à 6 euros.
"Le paiement électronique en Belgique représente environ le quart des transactions en espèces. De plus, quelque 300.000 commerçants n'ont pas de terminaux de paiement, soit parce qu'ils réalisent peu de transactions, soit parce qu'ils sont toujours en déplacement", explique le patron de Banksys.

Pour les artisans et travailleurs « ambulants » , les chauffeurs de taxi ou livreurs à domicile, le système concilie la souplesse d'un GSM et la sécurité d'un paiement bancaire sécurisé.

Le paiement par GSM pourra également être utilisé pour le commerce sur internet, notamment par les acheteurs qui ne disposent pas de carte de crédit, tels les adolescents... çà c’est beaucoup moins drôle pour les parents.. il va falloir penser à bloquer les forfaits à un montant maximum. Mais si cela permet à nos chers têtes blondes – ou fluos – d’apprendre à gérer un budget, pourquoi pas .
En cas de succès en Belgique, Banksys et sa maison-mère, la SSI française Atos, envisagent "des développements au Royaume-Uni, en France ou en Italie", pays où l'utilisation du GSM est très répandue.
La mise au point du système a duré environ trois ans et a coûté "plusieurs centaine de milliers d'euros par opérateur", a expliqué un responsable de Mobistar.

Néanmoins ... Tunz.com a annoncé la semaine dernière … le lancement d'un système de paiement par GSM en Belgique, coiffant ainsi au poteau Banksys. L’offre de Tunz.com sera opérationnelle dans le courant du mois d'avril.
Tunz.com permettra aux particuliers d'effectuer des paiements électroniques par SMS de et vers n'importe quel opérateur. Pour chaque paiement, le donneur d'ordre de virement s'identifiera par simple code PIN. Il faudra évidemment qu'il ait auparavant approvisionné son porte-monnaie électronique. Pour ce faire, il dispose de trois possibilités : effectuer un virement bancaire vers une sorte de compte virtuel géré par Tunz, effectuer un paiement en ligne par carte de crédit vers Tunz ou enfin, plus original, se faire approvisionné par simple SMS par un autre utilisateur de Tunz. Le montant du porte-feuille virtuel est limité à 150 euros. Chaque utilisateur peut retirer le montant disponible dans son porte-monnaie quand il le souhaite.
Les paiements par SMS sont facturés entre 0,15 euros et 0,40 euro par transaction. Ils sont directement prélevés sur la facture de l'opérateur mobile. Il sera également possible de faire des paiements en ligne gratuitement via le site web Tunz.com.
Tunz.be compte se rémunérer en faisant fructifier les montants accumulés de tous les 'petits' comptes et en prélevant une "petite commission", dit-elle, sur les transactions. Tunz.be mentionne également dans son communiqué la possibilité d'interfacer le système à des applications plus complexes de paiements et de micro-paiements par l'internet. Tunz.com a été agréée par la Commission bancaire comme émetteur de monnaie électronique.

D’après Strategy Analytics, le paiement par mobile devrait encore gagner en importance ces prochaines années. La société d’études estime à 40 millions le nombre d’abonnés mobiles, dans le monde, qui effectueront des transactions avec leur téléphone en 2011. Si cela ne représente que 1% de la clientèle mobile mondiale, le volume des échanges devrait être de l’ordre de 36 Md US$. Le paiement sur mobile représente donc un enjeu important pour les opérateurs.
D’après la même étude de Strategy Analytics, le marché européen s’élèverait à 6 Md US$ en 2011. En comparaison des États-Unis (potentiel de 8 Md US$) et du Japon, où le marché est déjà bien développé, l’Europe n’offre pas pour le moment un terrain favorable du point de vue des opérateurs. Les banques contrôlant l’émission et la diffusion de cartes bancaires, elles ne voudront pas renoncer à ce privilège. Cependant les opérateurs peuvent aborder ce marché en jouant le rapprochement avec les banques. La piste est sérieusement explorée par d’autres opérateurs français. À Strasbourg, au mois de novembre 2006, NRJ Mobile et le Crédit Mutuel ont testé une solution substituant le mobile à la carte de crédit dans différents commerces.

Sources : AFP, Servicesdigest.rd.ft, Datanews