Le Haut représentant de la politique étrangère européenne Javier Solana a qualifié de "très constructive" sa réunion, samedi à Lisbonne, avec le principal négociateur iranien sur le nucléaire, Ali Larijani.

Ces discussions visent à relancer des négociations avec l'Iran qui refuse toujours de suspendre son enrichissement d'uranium, comme l'exige le Conseil de sécurité de l'ONU.

Cette rencontre entre MM. Solana et Larijani était la deuxième en moins d'un mois.

« Nous avons eu une réunion très constructive", a déclaré à la presse M. Solana à l'issue de quatre heures d'entretiens avec M. Larijani. "Nous aurons une nouvelle rencontre dans trois semaines", a-t-il ajouté, sans préciser le lieu de ce nouveau rendez-vous.

Nous allons continuer dans cette voie", a ajouté M. Solana, tandis que M. Larijani se félicitait de cette "bonne conversation", qui intervient alors que les grandes puissances envisagent l'adoption d'une nouvelle résolution contre l'Iran, renforçant les sanctions déjà en vigueur. Néanmoins, la Russie et la Chine sont ouvertement opposées à l'imposition rapide de nouvelles sanctions.

Vendredi soir, M. Larijani s'était entretenu avec le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, et s'était engagé à définir, dans les deux mois, un plan de travail avec l'Agence. "Je me félicite de la coopération de l'Iran avec l'AIEA", a déclaré à ce propos M. Solana.

Pour l'ensemble des grandes puissances qui interviennent sur le dossier, les négociations avec Téhéran sont officiellement conditionnées à une suspension de l'enrichissement, qui s'accompagnerait d'une suspension des sanctions de l'ONU.

Lors de sa précédente rencontre avec M. Larijani, le 31 mai à Madrid, M. Solana avait remis sur la table une offre du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) proposant une large coopération à l'Iran en échange notamment d'une suspension de l'enrichissement d'uranium. Mais depuis lors, Téhéran n'a eu de cesse de répéter que son droit à enrichir l'uranium n'était pas négociable.

Le ministère iranien de l’Intérieur a pour sa part démenti en fin de semaine des propos prêtés à son ministre Mostapha Pourmohammadi, selon lesquels l’Iran a enrichi plus de 100 kg d’uranium qui sont actuellement stockés. « Nous avons actuellement 3 000 centrifugeuses opérationnelles et avons livré plus de 100 kg d’uranium enrichi aux entrepôts », avait déclaré M. Pourmohammadi, cité par l’agence ISNA. Il avait ajouté que l’Iran a stocké plus de « 150 tonnes de gaz d’uranium ».

Selon le bureau de communication du ministère : « Dans ses déclarations, Mostafa Pourmohammadi a simplement souligné l’avance prise par l’Iran en matière de production de gaz d’uranium (UF6), mais n’a fait aucune allusion à l’uranium enrichi ou au nombre de centrifugeuses opérationnelles. Donc nous démentons les récents commentaires qui lui ont été attribués. »

Source : AFP, l'orient-le-jour