Le cours de l'étain n'en finit pas de progresser, poussé notamment par la flambée des prix des matières premières que la hausse du cours de brut – sur fonds de tension en Iran - ne devrait pas stopper à court terme.

Mais ce sont également les inquiétudes quant au niveau de production de l'Indonésie et et de la Bolivie qui inquiètent les investisseurs.

L'étain a atteint lundi un nouveau plus haut à Londres, au-dessus de 14.500 dollars la tonne. L'incertitude demeure sur le niveau de l'offre en provenance d'Indonésie, deuxième producteur mondial, tandis que les stocks pourraient bientôt paraître insuffisants.

Le cours de l'étain pour livraison dans trois mois a atteint 14.575 dollars la tonne lundi à la mi-journée, sur le London Metal Exchange (LME). Il s'agit de son plus haut niveau depuis 1989, date à laquelle le métal a réintégré les marchés londoniens après une suspension consécutive à la crise de l'étain.

Les stocks sur le LME ont reculé lundi de 150 tonnes à 9.500 tonnes. Depuis leur pic de la mi-décembre, ces stocks ne cessent de chuter et ont fondu de 31%.

La demande a progressé de 9% en 2006 et devrait ralentir à 4% en 2007, estime éanmoins des analystes de la Société Générale. La fin en 2006 du cycle de remplacement du plomb par l'étain dans l'industrie de la soudure dans l'Union européenne, cycle entamé en 2002 serait à l'origine du phénomène.

Côté production, un large déficit pourrait bien avoir lieu cette année, sa taille dépendra du contexte en Indonésie, alors que le deuxième producteur national, PT Koba Tin, n'a plus exporté d'étain depuis le 23 janvier. Pour rappel, avec celle des petits hauts fourneaux, la production de ce groupe représentait plus de 25% de la production indonésienne en 2005.

Le gouvernement indonésien a fermé plusieurs hauts fourneaux indépendants depuis octobre, dans le cadre de son action coup de poing contre l'exploitation de minerai illégale.

Les inquiétudes concernant la production en provenance de Bolivie, où le gouvernement procède à une nationalisation des mines et raffineries du pays, continuent également de soutenir les cours. Ceux-ci ont enflé de 62% depuis mi-octobre et risquent de grimper davantage, selon les analystes.

Car même si les capacités de production indonésiennes reviennent à leur niveau habituel d'ici quelques semaines, la production mondiale d'étain raffiné pourrait bien chuter d'au moins 10.000 tonnes en 2007.

Selon une estimation de l'International Tin Research Institute (ITRI) datant de février, la production mondiale a atteint 351.900 tonnes en 2006, et pourrait chuter de 14.900 tonnes à 337.000 tonnes en 2007. Ceci représenterait un déficit mondial de production d'environ 40.000 tonnes.

Source : AFP