Le fonds d'investissement KKR a engagé les services des banques américaines Morgan Stanley et Citigroup en vue de préparer une éventuelle entrée en Bourse à l'instar de son rival Blackstone, affirme jeudi la chaîne d'information financière CNBC.

Le fonds Kohlberg, Kravis and Roberts (KKR) surveillera d'un oeil plus qu'attentif le résultat de l'introduction en bourse de Blackstone - prévue vendredi - pour déterminer ses objectifs, a ajouté la chaîne.

KKR avait déjà introduit l'une de ses branches, KKR Private Equity Investors (PEI) l'an dernier, à la Bourse d'Amsterdam. Ce véhicule financier créé spécialement pour l'occasion lui avait permis de lever 5 milliards de dollars.

Pour rappel, le fonds Blackstone, qui est avec KKR l'un des plus puissants du monde, doit faire son entrée – certes controversée - vendredi à la Bourse de New York et devrait lever jusqu'à 4,75 milliards de dollars. Le fonds a fixé jeudi son prix d'émission à 31 dollars par action, ce qui lui permettra de lever jusqu'à 5,05 milliards de dollars, a-t-il annoncé dans un avis à la SEC, le régulateur boursier américain. Le prix, encore à l'étude jeudi soir, pourrait toutefois encore être modifié d'ici la première cotation vendredi, selon des sources financières. Blackstone précise dans son avis qu'il mettra sur le marché 163 millions d'actions, un peu plus qu'annoncé précédemment. Le prix de 31 dollars est en haut de la fourchette de 29-31 dollars qu'il avait annoncée. Cette introduction sera la plus importante cette année à la Bourse de New York

Mais la puissance financière des fonds d'investissement, qui réalisent actuellement l'immense majorité des grosses fusions-acquisitions mondiales, commence à susciter des critiques aux Etats-Unis. De plus, ces types d'organismes sont généralement taxés à 15% sur leurs bénéfices en raison du caractère supposé passif de leurs investissements.

En guise de réaction, deux sénateurs ont présenté la semaine dernière un projet de loi visant à les taxer à 35%, au même taux que les entreprises ordinaires, supprimant ainsi leurs « monstrueux » allègements fiscaux. Dès vendredi dernier, Blackstone a reconnu que cette loi, si elle voit le jour, pourrait réduire sa valeur même si une dispense est prévue dans son cas pour une durée de cinq ans.

Mais le feu des critiques se concentre sur Stephen Schwarzman, le directeur général et cofondateur de Blackstone dont le train de vie et les propos belliqueux choquent même dans un pays plus que libéral comme les Etats-Unis. Dans le cadre de la procédure d'introduction en Bourse (IPO), Blackstone a révélé que Schwarzman aurait une participation évaluée à 7,73 milliards de dollars dans la société et qu'il recevrait un versement ponctuel de 677,2 millions de dollars.

Le fonds Fortress Investment avait fait une fracassante entrée le 9 février dernier à la Bourse à New York: les actions du groupe avaient doublé dès le premier jour de cotation, terminant à 37 dollars. Mais depuis, l'action Fortress est revenue à 25,50 dollars.

Source : AFP