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Giscard critique un traité simplifié voire mutilé - gregory - 06-27-2007 02:53 PM

En tant que père fondateur de feu la Constitution Européenne, Valéry Giscard d'Estaing semble blessé jusque dans sa chair. Ceci l'autorise semble-t-il à juger sévèrement le Traité simplifié dont l'Union Européenne semble accoucher au forceps.

Dans l'entretien accordé à la Télévision Suisse Romande, pour l'émission "Pardonnez-moi", l'ancien président a la dent féroce contre le projet adopté par les 27 membres de l'Union, aux prix des efforts particuliers de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

Dans une tribune publiée dans Le Monde daté de vendredi, l'ancien président avait déjà exprimé sa ferme opposition à un traité "mutilé".

Le père du projet de Constitution européenne, Valéry Giscard d'Estaing, réagit pour la première fois au "traité simplifié" adopté par le dernier Conseil européen. Il le qualifie de "recul" et critique sévèrement les dirigeants de l'Union européenne, dénonçant un "manque de vision".

Valéry Giscard d'Estaing déplore que les symboles européens, tel le drapeau, ne soient plus mentionnés. "D'autre part on a enlevé le Préambule, c'est-à-dire la vision. C'est très symbolique. Ce préambule, nous y avions travaillé assez longuement, on a travaillé avec soin, on l'a ciselé... On l'enlève parce que c'est une vision de l'avenir", précise-t-il visblement chagrin.

L'ancien Président de la République juge également de manière négative le fait que titre et fonction d'un désormais hypothétique ministre des affaires étrangères de l'Europe disparaisse au profit du "haut représentant". Ce statut, "tiré des pratiques coloniales" selon Valéry Giscard d'Estaing, ne le convainc pas. En résumé: "tout cela, ce sont des reculs." affirme-t-il.

Interrogé par les journalistes souhaitant avoir sa réaction sur le fait qu'on puisse qualifier Tony Blair, José-Manuel Barroso, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy de génération "europragmatique", Valéry Giscard d'Estaing répond: "Vous imaginez la construction d'un grand building par des travailleurs qui seraient pragmatiques? On met un peu de ciment là, un tuyau là, et l'ascenseur, où l'arrête-t-on?"

Les dirigeants européens "manquent de vision", déclare Valéry Giscard d'Estaing. Mais l'ancien président français tempère immédiatement ses propos en ajoutant: "Pas tous. Je suis persuadé qu'Angela Merkel aurait voulu aller plus loin. (...) Ils ont été pris au piège."

Dans une tribune publiée la semaine dernière dans Le Monde, intitulé "le traité simplifié, oui, mutilé, non", l'ex-président de la Convention pour l'avenir de l'Europe qui avait été chargée de rédiger le traité constitutionnel (rejeté par référendum par la France en 2005) avait affirmé qu' "au nom des Conventionnels européens", il croit "pouvoir dire oui à un traité honnêtement simplifié, qui ne revienne sur aucune des avancées institutionnelles que nous avons proposées dans la première partie, mais un non catégorique à un traité mutilé".

Sources : tsr, Le Monde, http://www.universalpressagency.com