Daily Talk Forum
Liban : explosion à Beyrouth, affrontements dans le Nord - Printable Version

+- Daily Talk Forum (http://www.dailytalkforum.com)
+-- Forum: General Discussions (/forum-general-discussions)
+--- Forum: Current Affairs, News and Politics (/forum-current-affairs-news-and-politics)
+--- Thread: Liban : explosion à Beyrouth, affrontements dans le Nord (/thread-liban-explosion-%C3%A3%C2%A0-beyrouth-affrontements-dans-le-nord)



Liban : explosion à Beyrouth, affrontements dans le Nord - gregory - 05-21-2007 08:47 AM

Une explosion très violente a été entendue dimanche à 23H45 locales (20H45 GMT) à Beyrouth. Il s'agit du premier évènement de ce type dans la capitale libanaise depuis plusieurs mois.

Il intervient après de violents combats au Liban nord entre l'armée libanaise et un groupe islamiste palestinien Fatah al-Islam.

Des vicitimes sont à déplorer de part et d'autre, y compris parmi les civils.

L'explosion, accompagnée d'une épaisse fumée, a eu lieu dans le quartier à majorité chrétien d'Achrafié, dans un parking attenant à un grand centre commercial à proximité de l'église Mar Mitr, selon des sources sécuritaires.

L'explosion, qui serait due à un engin piégé placée sous une voiture, a été entendue dans tous les quartiers de la capitale et à des dizaines de kilomètres à la ronde, selon divers témoignages.

Une femme de 63 ans a été tuée et dix autres personnes ont été blessées, ont indiqué à l'AFP un responsable des Forces de sécurité intérieure (FSI, gendarmerie) et des sources hospitalières

Des véhicules militaires sillonnaient les rues de Beyrouth toutes sirènes hurlantes en direction du quartier où a eu lieu l'explosion.

Parallèlement à cela, quarante personnes, 23 militaires, 15 islamistes et deux civils, ont été tuées dimanche dans les combats entre l'armée et des extrémistes du Fatah al-Islam, dans le nord du Liban. Pour rappel, Fatah al-Islam est un groupuscule palestinien réputé proche d'Al-Qaïda et des services de renseignements syriens. Cette milice islamiste puissamment armée est basée dans le camp palestinien voisin de Nahr al-Bared.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les forces de sécurité libanaises ont donné l'assaut à un immeuble abritant des membres de Fatah al-Islam, soupçonnés de braquages de banque, dans la ville de Tripoli. En fin d'après-midi, trois hommes du groupuscule restaient retranchés dans des bâtiments du centre-ville. L'armée libanaise a tenté à plusieurs reprises de les déloger: en vain, le commando semblait équipé de ceintures d'explosifs.

Mais c'est au camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, hors de la ville, que les combats les plus durs se sont déroulés. A quatre heures du matin, des hommes de Fatah al-Islam ont attaqué un chekh-point de l'armée libanaise, qui garde l'entrée du camp, en représailles à la descente de la police. Immédiatement, l'armée libanaise, qui stationne tout autour, a bombardé les positions de Fatah al-Islam, sans toutefois pénétrer dans le camp. Les tirs, parfois à l'arme lourde, se sont poursuivis toute la journée tandis que des renforts blindés de l'armée affluaient vers Tripoli.

Parmi les quinze combattants du groupuscule palestinien décédés, dix d'entre eux ont été tués dans un immeuble à Tripoli où ils étaient encerclés, et cinq à la lisière du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared. Les deux civils décédés, un Libanais et un réfugié palestinien, ont péri dans les affrontements à Tripoli et à Nahr al-Bared, où sont retranchés les combattants islamistes. Une accalmie, ponctuée de temps à autres de tirs d'artillerie, régnait en soirée autour du camp, qui était encerclé par l'armée libanaise.

Un porte-parole du Croissant rouge palestinien a indiqué que quatre blessés avaient pu être évacués du camp à la faveur d'un retour au calme. En outre, plus de trente militaires, 16 policiers, sept civils libanais et environ 40 réfugiés palestiniens ont été blessés, selon différentes sources.

Le Premier ministre libanais Fouad Siniora a accusé dimanche le groupe extrémiste palestinien Fatah al-Islam "de vouloir porter atteinte à la paix civile", en s'attaquant aux forces de sécurité dans le nord du Liban. "Les coups portés par Fatah al-Islam contre l'armée libanaise sont un crime prémédité et une tentative dangereuse de déstabilisation", a ajouté M. Siniora, appelant le peuple libanais à "resserrer les rangs derrière l'armée et les Forces de sécurité intérieures" (FSI).

Les "Forces du 14 mars", qui rassemblent la majorité antisyrienne, ont tenu une réunion sous la présidence du député Saad Hariri et proclamé leur appui au gouvernement, à l'armée et aux FSI, selon un communiqué. Le leader druze et député Walid Joumblatt, figure de cette majorité antisyrienne, a dénoncé une "vile attaque" et des "tentatives de déstabilisation du Liban".

De son côté, le président Emile Lahoud, considéré comme un proche de Damas, a demandé aux "instances judiciaires d'enquêter" sur "les personnes arrêtées afin de déterminer la partie qui est derrière eux, et l'objectif de leurs agressions". M. Lahoud a également demandé aux Libanais de "coopérer avec la justice et les forces de l'ordre pour ramener le calme".

Le général chrétien Michel Aoun, figure de proue de l'opposition, a réclamé quant à lui "le départ du gouvernement (..) face à la progression des activités des organisations terroristes sur notre sol".

Le Hezbollah chiite, principale force de l'opposition, a "condamné toute agression qui vise l'armée libanaise, les forces de sécurité et qui menace la sécurité, la stabilité et la paix civile". Le président du Parlement Nabih Berri, du parti chiite Amal, également membre de l'opposition, a aussi condamné ces attaques.

Pour sa part, cheikh Mohammad Kabbani, mufti de la République, la plus haute autorité religieuse de l'islam sunnite au Liban, a condamné l'"agression" commise par "des hors-la-loi, qui se réfèrent à l'islam mais qui dénigrent ses principes". Enfin, les organisations palestiniennes membres de l'OLP, ou pro-syriennes, dont le Hamas, ont dénoncé dans des communiqué un "phénomène étranger à la réalité palestinienne".

Sources : AFP