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Turquie : Royal et Sarkozy demeurent en désaccord - gregory - 05-03-2007 09:03 AM

Lors du débat télévisé du 2 mai, tant attendu, le candidat UMP, Nicolas Sarkozy a réitéré son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, tandis que Ségolène Royal demandait de ne pas lui claquer la porte au nez.

Nicolas Sarkozy resterait-il ainsi avant tout fidèle aux positions de son conseiller politique Patrick Devedjian qui milite contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne ?

Quand on voit l'importance colossale de ce pays à la frontière entre Orient et Occident, et notamment son poids stratégique sur le transit des hydrocarbures, la position très ferme du candidat UMP laisse pour le moins à réfléchir.

"Il y a des forces démocratiques en mouvement en Turquie qui ont besoin d'être consolidées", a déclaré la candidate socialiste lors de leur débat télévisé.

"Par rapport à un peuple, par rapport à un grand peuple, il y a une aspiration, peut-être, à rejoindre l'Europe (...) Ne claquez pas la porte parce que je pense que c'est dangereux pour l'équilibre du monde", a-t-elle dit à son adversaire de l'UMP.

"Quand bien même c'est un pays laïc, il est en Asie mineure", a affirmé Nicolas Sarkozy. "Je n'expliquerai pas aux écoliers français que les frontières de l'Europe sont avec l'Irak et la Syrie. Quand on aura fait du Kurdistan un problème européen, on n'aura pas fait avancer les choses", a-t-il dit.

« Je veux une Europe qui ait une existence politique, et qui ait une identité, et par conséquent une Europe qui ait des frontières. Je veux une Europe où tous les pays du monde, fussent-ils démocratiques, n’aient pas vocation à entrer. La Turquie, qui n’est pas un pays européen, n’a pas sa place à l'intérieur de l'Union Européenne. L'Europe sans frontière c'est la mort de la grande idée de l'Europe politique. L'Europe sans frontière c'est le risque de la voir condamnée à devenir une sous-région de l'ONU. Je ne l'accepte pas. » s'exprime en ces termes Nicolas Sarkozy sur le site de l'UMP.

En décembre 2004, Nicolas Sarkozy avait affirmé que le fait de préférer offrir à la Turquie un partenariat privilégié plutôt qu'une intégration dans l'Union européenne, comme le souhaitait alors Jacques Chirac, ne constituait «pas un délit d'opinion». Le candidat UMP avait alors répété sa réticence à l'adhésion. «Si la Turquie était européenne, ça se saurait» avait-t-il ainsi déclaré.

Pour rappel, après la victoire de la droite en 2002, sous l'autorité de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, Patrick Devedjian est nommé ministre délégué aux Libertés locales puis, lorsque ce dernier est nommé à l'Économie et aux Finances, comme ministre délégué à l'Industrie. Il quitte ce poste pour l'UMP lorsque Nicolas Sarkozy démissionne pour en prendre la présidence.

Engagé au sein de la communauté arménienne de France, dont il est issu, il milite notamment pour la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie. En 1985, Patrick Devedjian qualifie de « résistance » les actions de l'organisation terroriste Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (ASALA) . Un hebdomadaire turc rapporte les propos qu'aurait tenus Patrick Devedjian à ce sujet, en 1983.

Patrick Devedjian milite contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, estimant qu'elle ne respecte pas encore les critères de Copenhague. Selon lui, la Turquie n'assume pas son passé (négation du génocide arménien), ne reconnaît pas certains États membres de l'Union européenne (la République de Chypre) et persécute certaines minorités (les Kurdes).

En 1964, Patrick Devedjian, ainsi qu’Alain Madelin, Hervé Novelli, Claude Goasguen et Gérard Longuet, qui ont alors une vingtaine d'années, rejoignent le groupe activiste d’extrême droite Occident fondé par Pierre Sidos. Patrick Devedjian affirme avoir quitté ce mouvement en 1966 suite à sa rencontre avec Raymond Aron. Cependant, selon Libération, il est membre de ce mouvement au moins jusqu'en janvier 1967, son éloignement d'Occident étant dû au climat délétère qui règne en son sein à cette époque. Il a depuis publiquement assumé et regretté ce qu'il considère comme une erreur de jeunesse.

Sources : AFP, Wikipédia, Site UMP