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Wolfowitz veut rester à la tête de la Banque mondiale - gregory - 04-16-2007 08:42 AM

Malgré les tumultes provoqués par les somptueux émoluments qu'il a accordé à sa collaboratrice et maîtresse, le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz a affirmé dimanche qu'il avait l'intention de rester à la tête de l'institution internationale.

Il a toutefois reconnu qu'il s'agissait d'une "affaire sérieuse" mais a indiqué qu'il appartenait au Conseil d'administration de la Banque mondiale de mener ses réflexions à leur terme.

"Je pense que je peux continuer" à remplir les missions de la Banque de lutte contre la pauvreté, a déclaré M. Wolfowitz lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion des instances dirigeantes de la Banque mondiale (BM) à Washington. "Je suis déterminé à poursuivre" le travail entrepris au bénéfice des pays africains depuis plusieurs mois, a-t-il ajouté.

Il était interrogé sur le communiqué publié par les ministres des pays membres de la Banque mondiale qui ont rappelé à l'ordre dimanche le président de l'institution, Paul Wolfowitz, accusé de népotisme, en jugeant "très préoccupante" la polémique en cours, dans le communiqué final de leur assemblée semestrielle.

"Nous attendons que la Banque respecte un niveau élevé de gouvernance interne", déclare le texte. "Nous devons nous assurer que la Banque puisse exercer de manière efficace son mandat et maintenir sa crédibilité, sa réputation, ainsi que la motivation du personnel". Les ministres ont en outre apporté leur soutien aux administrateurs de la Banque mondiale qui examinent les accusations de favoritisme à l'encontre de M. Wolfowitz et ont promis vendredi une réponse "rapide". "Nous avons soutenu la façon dont le conseil d'administration a examiné la situation, nous lui avons demandé de poursuivre ses travaux", est-il précisé.

Paul Wolfowitz, 63 ans, ancien numéro deux du Pentagone, est critiqué pour avoir, peu après sa nomination en 2005, octroyé d'autorité une spectaculaire augmentation de salaire à sa compagne, employée par la Banque mondiale. Révélé à l'origine par la presse américaine, cet impair est d'autant plus embarrassant que l'intéressé a fait de la lutte contre la corruption et la "bonne gouvernance" dans les pays pauvres la priorité de son mandat.

L'association des employés de l'institution a demandé, jeudi, son départ :"Il doit agir avec honneur et démissionner", estime l'association, dans une lettre adressée aux employés de la Banque. "Le président doit reconnaître que sa conduite a compromis l'intégrité et l'efficacité du groupe Banque mondiale et a détruit la confiance du personnel en son autorité", juge-t-elle.

Vendredi, le conseil d'administration de la Banque mondiale a indiqué qu'il n'avait pas été informé par son président Paul Wolfowitz des augmentations de salaire que ce dernier a personnellement octroyées à sa maîtresse, Shaha Riza. Selon le Financial Times daté du 13 avril, Paul Wolfowitz a personnellement ordonné que son amie bénéficie d'une importante augmentation de salaire.
Ex-responsable de la communication de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, Mme Riza aurait reçu, selon des documents internes de la Banque mondiale, plus de 60 000 dollars d'augmentation de salaire portant ses émoluments à quelque 200 000 dollars par an, soit plus que la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, elle-même. Six mois après l'arrivée à la présidence de M. Wolfowitz, elle avait été détachée de cette institution en septembre 2005 pour rejoindre le département d'Etat. M. Wolfowitz avait lui-même informé le conseil d'administration de sa liaison avec Mme Riza et celui-ci avait recommandé qu'elle soit détachée dans une autre administration pendant la durée du mandat de M. Wolfowitz.

Paul Wolfowitz jouit cependant du soutien de la Maison Blanche, qui l'avait nommé à ce poste il y a deux ans, de pays africains, satisfaits de la priorité qu'a accordée Paul Wolfowitz au continent africain depuis son entrée en fonction, et du Japon. Le ministre des Finances Koji Omi a "une haute considération" de M. Wolfowitz, ont indiqué ainsi à Washington des sources gouvernementales japonaises.

Les pays européens, qui n'avaient pas apprécié sa nomination en 2005, l'estimant trop partisan de la guerre en Irak, l'ont fermement mis en cause ce week-end. "Nous devons tous répondre aux critères de bonne gouvernance et plus encore les institutions qui demandent ce genre d'efforts à d'autres pays", a déclaré dimanche le ministre espagnol de l'Economie, Pedro Solbes. Cette affaire "a porté atteinte à la banque (et) n'aurait pas dû se produire", a estimé pour sa part le ministre britannique au Développement, Hilary Benn. Son homologue allemande Heidemarie Wieczorek-Zeul a estimé que l'ancien numéro deux du Pentagone devait "décider lui-même si, au vu de cette erreur, il (pouvait) remplir sa mission de manière crédible".

Le ministre français des Finances, Thierry Breton, a souligné la nécessité pour la banque chargée d'aider les pays pauvres d'être éthiquement "irréprochable".

Sources : AFP, Le Monde