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Full Version: France Telecom : l'Etat cède au moins 5 % du capital
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Le gouvernement a engagé la cession d'au moins 5% du capital de France Télécom, dont le produit sera affecté à la réduction de la dette de l'Etat, a indiqué dimanche le ministère de l'Economie dans un communiqué. L'once d'un instant j'ai cru qu'il s'agissait de la dette de France Telecom .. qui n'est pas reluisante, elle non plus.

Quant aux salariés de l'opérateur, la nouvelle ne devrait pas trop les réjouir, annonçant de facto l'augmentation du pouvoir financier des marchés face à la politique gouvernementale plus préservatrice de l'emploi (de ses électeurs ...) alors que France Telecom compte coûte que coûte atteindre son objectif de supprimer 22.000 postes d'ici 2008.

Ce n'est pas un hasard de calendrier si CFE-CGC et SUD-PTT viennent de créer récemment un observatoire du stress et des mobilités forcées chez l'opérateur historique, alors que le groupe est embarqué dans un plan de restructuration massif.

La cession prévue pourra aller jusqu'à 7% du capital suivant "la demande exprimée", ce qui portera la part de l'Etat entre 25,5% et 27,4% du capital, précise le ministère. "Cette cession prend la forme d'un placement institutionnel accéléré", indique-t-il. Les établissements financiers devront donc dire quelle quantité d'actions ils veulent acheter et à quel prix, avant de les proposer aux investisseurs.

L'action France Telecom cotait 21 euros à la clôture de la Bourse de Paris vendredi. A ce prix, 5% du capital (130 millions d'actions) valent 2,73 milliards d'euros et 7% (180 millions d'actions) représentent 3,78 milliards.

Mme Lagarde, nouvelle ministre de l'Economie a précisé que "le produit de la cession de ces titres sera intégralement affecté au désendettement de l'Etat et des administrations publiques" comme le stipule la loi. La dette publique française s'établissait fin 2006 à 1.142 milliards d'euros.

Concernant les futures relations de l'Etat avec France Télécom, Mme Lagarde a affirmé que "l'Etat entend demeurer un actionnaire significatif au capital de France Télécom à moyen terme". Le ministère de l'Economie a précisé qu'"une offre spécifique sera ultérieurement proposée par l'Etat aux salariés et aux anciens salariés de l'entreprise.

Pour rappel, l'Etat détient actuellement 32,41% du capital de France Télécom. Il détient également des participations plus ou moins importantes dans au moins une dizaine de sociétés cotées. Son portefeuille de participations cotées était évalué à 192,264 milliards d'euros vendredi soir à la clôture des marchés boursiers, selon le site internet de l'Agence des participations de l'Etat (APE).

Outre des participations dans France Télécom, l'Etat détient notamment 87,32 d'EDF, 79,78% de Gaz de France et 68,39 d'Aéroports de Paris.

Mais tout n'est pas rose chez l'opérateur. Ainsi deux syndicats aussi opposés que la CFE-CGC et SUD-PTT viennent de créer un observatoire du stress et des mobilités forcées chez France Télécom, alors que le groupe est embarqué dans un plan de restructuration massif, prévoyant 22.000 suppressions de postes sur trois ans.

« France Télécom est sans doute à ce jour la firme la plus stressée de France ». C'est du moins l'avis de Thierry Blangero, président de la section « fonctionnaires » du syndicat CFE-CGC chez l'opérateur télécom. « Mais ce n'est guère étonnant quand on sait que le management n'y a jamais été empreint de chaleur humaine ».
Voilà pourquoi le syndicat des cadres allié pour l'occasion à SUD-PTT a décidé de lancer un observatoire du stress et des mobilités forcées, afin d'épauler les troupes acculées vers la sortie, au vu des multiples symptômes en vigueur dans l'entreprise : dépressions, maladies, absences et même suicides multiples.

« Chez nous, le malaise perdure depuis plus de dix ans, confie à LExpansion.com Thierry Blangero. Ça a commencé avec la pratique des congés de fin de carrière - qui était en fait un vrai plan social déguisé – et ça se poursuit aujourd'hui avec le dispositif GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) – qui ressemble fort à un autre type de plan social masqué." Salariés et syndicats ne sont pas dupes et considèrent être en présence d'un véritable plan social que la presse feint d'ignorer alors que France Telecom est l'un des premiers pourvoyeurs de recettes publicitaires, ce qui peut peut-être expliquer les choses.

« Concrètement, la direction compte supprimer 22.000 postes d'ici à 2008. Or, les candidats au départ ne se bousculent pas. Il pourrait même en manquer 8 à 9000. Ce qui explique la pression exercée actuellement sur l'ensemble des personnels ». A ce jour, la direction comptabilise près de 10.500 départs, dont 7600 en retraite et pré-retraite.

Si il est proposé aux fonctionnaires de rejoindre la fonction publique, les salariés de droit privé ou " agents contractuels" sont incités à "essaimer", en créant leur propre entreprise.

Les choses s'accélèrent désormais puisque que chaque entité se voit ainsi préciser le « quota » de pertes ou autre coupe sombre qui devra être « pratiqué » en son sein. Officiellement, pourtant, la DRH se plaît à vanter le système de Plan personnel accompagné ou celui de l'Essaimage (encouragement à la création d'entreprise).

Dans les faits, l'Observatoire du stress se fixe pour but de « lutter contre l'isolement individuel » explique Pierre Morville de la CFE-CGC, en mettant en place dans un premier temps un questionnaire anonyme en ligne voué à récolter les confessions des salariés. Et dont les résultats, dépouillés par un partenaire indépendant, seront transmis dans un second temps à la direction. Un premier bilan aura lieu dans deux mois, à la mi-août. A la CFE-CGC, on escompte d'ores et déjà 10 à 20.000 réponses.

Sources : AFP, l'Expansion
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