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Full Version: Pétrole : les marchés bien approvisionnés selon l'OPEP
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Le président de l'Opep, Mohammad Al-Hameli, ministre émirati de l'Energie, a estimé mercredi que les marchés pétroliers étaient bien approvisionnés, excluant ainsi une augmentation de la production du cartel, ce que souhaitent largement les pays consommateurs.

Mardi, l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a indiqué que l'Opep devrait augmenter sa production de plus d'un million de barils par jour (mbj) pour empêcher une hausse des cours du pétrole dans les mois à venir.

I – L'Opep estime sa production suffisante

"Les approvisionnements des marchés pétroliers sont suffisants", a déclaré M. Hameli dans des déclarations publiées par l'agence officielle émiratie Wam. Selon lui, la hausse récente des cours du brut serait dûe aux « tensions politiques dans certaines régions de production, la spéculation sur les marchés et la congestion dans les raffineries de pays consommateurs". "Nous, aux Emirats arabes unis et à l'Opep, sommes soucieux de la stabilité des cours du brut et des marchés pétroliers dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs", a ajouté M. Hameli.

Il a prôné "une intensification du dialogue entre les pays producteurs et consommateurs afin de consolider la stabilité des marchés et celle de l'économie mondiale". Jeudi dernier, il avait estimé qu'il n'était pas nécessaire de tenir une réunion extraordinaire de l'Opep avant sa prochaine conférence ordinaire, prévue le 11 septembre à Vienne.

A la fin de l'année dernière, l'Opep avait décidé de baisser en deux étapes sa production de 1,7 million de barils par jour (mbj) pour la ramener à 25,8 mbj. Evoquant par ailleurs la capacité de production pétrolière des Emirats, M. Hameli a affirmé que son pays cherchait à la porter de 2,7 mbj actuellement à 3,5 mbj en 2009. Il a également exclu que son pays stocke du brut à l'étranger. "Nous n'avons pas d'appréhensions à ce sujet, et nous préférons garder notre pétrole dans les gisements", a-t-il dit.

II – L'EIA souhaite une augmentation de la production

Mardi, l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a indiqué que l'Opep devrait augmenter sa production de plus d'un million de barils par jour (mbj) pour empêcher une hausse des cours du pétrole dans les mois à venir.

Pour l'AIE, l'insuffisante offre des pays de l'OPEP -due aux interruptions de production au Nigeria-, combinée aux tensions sur le marché de l'essence, est responsable de la récente hausse des prix.

La production de l’Opep a été revue à la baisse de 110 000 barils par jour (bj) à 50,2 mbj. L’offre excédentaire du cartel est estimée à 2,8 mbj, mais est jugée inutile par l’AIE si elle ne peut être mise sur le marché en raison des difficultés qui entravent la production de produits raffinés : parc de raffineries insuffisant et réglementation complexe sur les émissions de gaz polluants, différant d’un Etat américain à l’autre notamment.

L'offre mondiale a été revue à la baisse de 565 000 barils par jour, à 84,9 mbj, comparativement au précédent rapport mensuel de l'AIE, et devrait progresser de 0,9% en 2007.

La demande mondiale serait en hausse de 2%, soit 1,7 million de barils par jour (mbj) à 86,1 mbj en 2007, soit 420 000 barils de plus que lors de sa précédente estimation. La hausse attendue de la demande provient surtout des pays situés hors de la zone OCDE, en particulier le Nigeria, l’Indonésie, Singapour, le Venezuela et des pays de l’ex-Yougoslavie. La demande chinoise a pour sa part été revue en baisse : elle devrait croître de 6,1 % en 2007, contre 6,4 % pour la précédente estimation, à 7,6 mbj.

En Europe, la demande a progressé de 1 % en avril, tirée par la demande de diesel et du kérosène et malgré un plongeon de la demande de fioul de chauffage en raison de températures très élevées pour la saison.

La production des pays non membres de l'OPEP, comme la Russie, premier producteur énergétique mondial, a été revue à la baisse de 110 000 barils par jour (bj) à 50,2 mbj.

Certains experts estiment que cette analyse de l'AIE basée sur des prévisions alarmistes vise en fait à relancer la pression sur l'OPEP et les autres pays producteurs de pétrole, afin de les obliger à augmenter leur production et favoriser ainsi la baisse des prix du brut. Le jour même où l'AIE lançait son cri d'alarme, les prix du pétrole ont baissé.

L’AIE demande tout de même à l’Opep de mettre sur le marché cette capacité supplémentaire qui «n’est excédentaire que si elle est disponible pour le marché», estime l’agence. L’AIE, qui a, à plusieurs reprises, appelé l’Opep à élever son niveau de production pour baisser les cours du pétrole, estime qu’«une grande partie de la récente augmentation des prix du brut a été causée par les tensions sur le marché de l’essence, une part de cette hausse étant due à la réduction de l’offre de l’Opep».

Après une relative baisse des prix du pétrole ces derniers jours, les cours ont nettement augmenté mercredi à Londres et New York, le marché s'inquiétant de la stagnation des stocks d'essence américains la semaine dernière, alors qu'une hausse était attendue.

Vers 16H00 GMT sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le cours du Brent de la mer du Nord pour l'échéance de juillet gagnait 1,12 dollar à 69,91 dollars. Le baril de "light sweet crude" pour la même échéance prenait pour sa part 68 cents à 66,03 dollars à New York.
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